À propos de l'étude

L’étude PERSPECTIVE est la première étude canadienne visant à évaluer l’acceptabilité et la faisabilité d’une approche d’évaluation personnalisée du risque de cancer du sein. 

Cette étude a pour objectif de nous aider à comprendre s’il serait plus avantageux de baser les programmes de dépistage du cancer du sein sur le risque individuel plutôt qu’uniquement sur l’âge. Cela pourrait amener un meilleur équilibre entre les avantages et les inconvénients du dépistage. L’étude déterminera les approches de mise en œuvre optimales dans le système de santé canadien. 

Concrètement, PERSPECTIVE vise à : 

  • Évaluer la catégorie de risque de cancer du sein propre à chaque femme
  • Proposer des mesures de dépistage adaptées à chaque catégorie de risque
  • Évaluer si le plan de dépistage proposé est acceptable pour les femmes et les intervenants
  • Évaluer si le dépistage est modifié conformément au plan proposé

Pour plus d’information, cliquez ici pour visionner la capsule vidéo qui présente l’étude.

Comme il s’agit d’un projet de recherche, le recrutement pour cette étude se concentrera au Québec dans deux régions où sont impliqués les membres de notre équipe : la région de la Capitale-Nationale et la région de Lanaudière.

PERSPECTIVE a reçu l’appui du Dr Jean Latreille, Directeur national du Programme québécois de cancérologie (PQC) du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

La participation à l'étude

Voici la liste de tous les critères d’admissibilité pour participer :

  • être une femme âgée entre 40 et 69 ans
  • être couverte par le régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ)
  • avoir passé une mammographie dans une clinique de radiologie de la Capitale-Nationale ou de Lanaudière. Cliquez ici pour consulter la liste des cliniques de radiologie.
  • avoir un médecin de famille ou une infirmière praticienne spécialisée (IPS)
  • ne pas avoir déjà reçu un diagnostic de cancer du sein, de l’ovaire, du pancréas ou de carcinome canalaire in situ
  • ne pas avoir eu une mastectomie bilatérale (ablation des deux seins)
  • ne pas avoir déjà eu un test génétique pour le cancer du sein (par exemple, BRCA1, BRCA2, p53) et/ou une consultation en génétique pour le cancer du sein
  • ne pas avoir eu des traitements de radiothérapie au thorax avant l’âge de 30 ans (par exemple, pour le traitement d’un lymphome)

** Veuillez noter que le recrutement pour cette étude est terminé **

Oui, une femme ayant une dysplasie mammaire peut participer à l’étude. La dysplasie mammaire est une lésion bénigne. Une femme est admissible si elle n’a jamais reçu de diagnostic de cancer du sein ou encore de carcinome canalaire in situ.

** Veuillez noter que le recrutement pour cette étude est terminé **

 

Pour connaître le cheminement de la participante dans l’étude, cliquez ici.

** Veuillez noter que le recrutement pour cette étude est terminé **

Évaluation personnalisée du risque

L’évaluation personnalisée du risque permet d’estimer le risque de cancer du sein propre à chaque femme en tenant compte de plusieurs facteurs de risque.

Pour plus d’information sur l’évaluation personnalisée du risque, consultez la section Évaluation personnalisée du risque

Pour plus d’information sur les facteurs pris en compte et sur le modèle utilisé dans le cadre de l’évaluation personnalisée du risque, consultez la section Le modèle BOADICEA.

Dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE, le risque de cancer du sein sera estimé en utilisant un outil d’évaluation du risque nommé BOADICEA (Breast and Ovarian Analysis of Disease Incidence and Carrier Estimation Algorithm) qui est maintenant intégré à l’outil web CanRisk. BOADICEA est un programme informatique validé et reconnu par communauté scientifique. Il est utilisé, entre autres, pour calculer le risque de cancer du sein chez les femmes en fonction de leurs antécédents familiaux et d’autres facteurs de risque.

Pour plus d’information le modèle BOADICEA, consultez la section Le modèle BOADICEA.

 

Dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE, les facteurs de risques pris en compte dans l’évaluation personnalisée du risque sont : 

  • l’âge;
  • l’histoire familiale de cancer; 
  • des variations génétiques fréquentes autres que les gènes comme BRCA pour obtenir un score polygénique de risque;
  • la densité mammaire;
  • la descendance juive ashkénaze;
  • l’exposition aux hormones;
  • la consommation d’alcool;
  • la taille; 
  • le poids.

Pour plus d’information, consultez la section Le modèle BOADICEA.

Les facteurs inclus dans le calcul du risque sont ceux pour lesquels il y a suffisamment de données probantes (évidences scientifiques).

Pour cette raison, les antécédents de biopsie pour des lésions à risque ne sont pas pris en compte dans le calcul. 

À noter que les mutations sur les gènes à haut risque, comme les gènes BRCA et les autres gènes des panels commerciaux, ne sont pas inclus dans l’évaluation personnalisée du risque dans le cadre de l’étude. Ces mutations sont rares dans la population générale et nécessitent un conseil génétique individuel avant de procéder au test.

Pour savoir quels sont les facteurs de risque pris en compte dans le calcul, consultez la question Quels facteurs de risque sont utilisés pour calculer le risque de la participante?

Oui, BOADICEA est utilisé depuis plusieurs années dans les cliniques de génétique et d’évaluation de risque. Le modèle BOADICEA a été développé par le Centre for Cancer Genetic Epidemiology de l’University of Cambridge (R.-U.). La version utilisée dans PERSPECTIVE I & I est maintenant intégrée à l’outil web CanRisk.

À sa création, il utilisait l’histoire familiale détaillée pour prédire le risque de cancer du sein et de l’ovaire et le risque d’être porteuse/porteur d’une mutation BRCA. Dans sa version actuelle, il incorpore plusieurs facteurs de risque et est utilisé principalement pour prédire le risque de cancer du sein, mais aussi le risque de cancer de l’ovaire, le risque d’être porteur porteuse/porteur de certaines mutations rares (BRCA1/2, CHEK2, PALB2, etc.) et le risque de cancer du sein controlatéral pour une femme ayant fait un cancer du sein. Un résultat individualisé peut être obtenu en pourcentage de risque d’être atteinte de cancer sur 5 ans, 10 ans ou jusqu’à l’âge de 80 ans, et d’être porteuse de mutation.

Pour plus d’information le modèle BOADICEA, consultez la section Le modèle BOADICEA.

La densité mammaire représente la portion relative de tissu dense vu à la mammographie. Elle peut être exprimée en pourcentage ou par catégorie de densité. La densité mammaire est un facteur de risque utilisé par l’outil d’estimation du risque BOADICEA dans le cadre de l’évaluation personnalisée du risque.

Pour plus d’information, consultez la fiche d’information sur la densité mammaire ou encore consultez le module de formation sur la densité mammaire à l’intention des professionnels de première ligne du Ministère de la Santé et des Services sociaux.

Dans le cadre de l’étude, près de 300 variations génétiques communes à faible risque sont analysées. On appelle aussi ces variations « polymorphisme du nucléotide simple » ou SNP (Single Nucleotide Polymorphism). Bien qu’ils soient fréquents, ces SNP ont individuellement un faible impact sur le risque de cancer. Toutefois, la présence de plusieurs SNP associés au cancer du sein chez une même femme aura un effet plus important sur son risque. L’ensemble de ces SNP constitut un score de risque polygénique (PRS). 

À noter que le PRS utilisé dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE est personnel : il est différent d’un membre de la famille à l’autre. De plus, il n’est actuellement pas accessible aux professionnels de la santé qui exercent en contexte clinique, en dehors du contexte de recherche.

Important : les mutations des gènes de prédisposition de cancer du sein, telles que BRCA1 et BRCA2, ne seront pas testées dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE. Pour plus d’information, consultez la section Quand référer en génétique?

Pour plus d’information sur le PRS utilisé dans l’étude PERSPECTIVE, consultez:

Le PRS utilisé dans PERSPECTIVE a été développé en analysant les données de 79 études menées par le Breast Cancer Association Consortium (BCAC) pour optimiser le PRS pour tout type de cancer du sein et a été validé dans des ensembles de données indépendants.

  • L’ensemble de données utilisé pour le développement du PRS comprenait 94 075 sujets atteints d’un cancer du sein et 75 017 sujets témoins d’ascendance européenne issus de 69 études du BCAC.
  • Le PRS a ensuite été évalué à l’aide des données de 11 428 sujets atteints d’un cancer du sein invasif et de 18 323 sujets témoins de dix études prospectives.

Pour plus d’information sur le score de risque polygénique (PRS) utilisé dans l’étude PERSPECTIVE, consultez :

• l’article paru dans la revue The American Journal of Human Genetics (AJHG) (https://doi.org/10.1016/j.ajhg.2018.11.002)

Un dépistage adapté au risque individuel pourrait maximiser les avantages et minimiser les inconvénients en identifiant les femmes plus à risque et en permettant d’offrir une prévention du cancer du sein aux femmes les plus susceptibles d’en bénéficier.

Ce type de dépistage adapté au risque individuel pourrait permettre :

  • L’identification des femmes à haut risque
  • La détection précoce
  • L’augmentation de la survie
  • L’augmentation de la qualité de vie
  • L’augmentation de la prévention

 

  • La diminution des faux positifs
  • La diminution du surdiagnostic/surtraitement
  • La diminution des traitements invasifs
  • La diminution des impacts psychosociaux
  • La diminution du fardeau clinique et économique

L’ADN de la participante sera recueilli grâce à un échantillon de salive. Elle recevra par la poste une trousse complète pour le prélèvement de la salive (Oragene DNA OG-600). Son prélèvement pourra être effectué en quelques étapes faciles.  Une enveloppe prépayée lui sera fournie afin qu’elle puisse faire parvenir sans frais son échantillon de salive au laboratoire.

L’échantillon de salive de la participante sera analysé à l’hôpital University Health Network (Princess Margaret Cancer Centre) dans la ville de Toronto, en Ontario. Cet hôpital héberge le laboratoire qui effectuera l’analyse génétique du prélèvement et fournira le rapport d’analyse aux chercheurs de PERSPECTIVE. Ce laboratoire possède les accréditations requises pour effectuer des tests génétiques dans un contexte clinique.

Le suivi des patientes ayant participé à l'étude PERSPECTIVE

L’évaluation personnalisée du risque de cancer du sein nous permettra de déterminer à laquelle de ces catégories de risque une participante se situe :

  • Risque près de celui de la population générale
  • Risque intermédiaire
  • Risque élevé

Pour plus d’information, cliquez ici pour visionner la capsule vidéo qui porte sur les catégories de risque et les plans de dépistage.

Vous allez recevoir une lettre précisant la catégorie de risque de votre patiente ainsi que le plan d’action proposé. Cette lettre sera accompagnée d’un document d’information.

Pour prendre connaissance de l’ensemble des documents, consultez la section Communication du risque.

Chaque catégorie de risque est associée à un plan d’action. Ce plan d’action pourrait proposer :

  • de ne rien changer au dépistage qui vous est actuellement offert;
  • d’augmenter la fréquence des mammographies de dépistage ou de les débuter avant 50 ans;
  • d’ajouter l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou l’échographie.

L’évaluation personnalisée du risque réalisée dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE ne vise pas à remplacer les services actuellement offerts dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS). Cette approche vise plutôt à proposer un plan d’action adapté au risque de chaque femme, en complément du PQDCS.

Il est important de préciser que le plan d’action ne remplace aucunement le jugement clinique du clinicien.

Cliquez ici pour consulter l’arbre de suivi décisionnel qui comprend le plan d’action proposé selon la catégorie de risque dans le cadre de l’étude.

Pour plus d’information, cliquez ici pour visionner la capsule vidéo qui porte sur les catégories de risque et les plans de dépistage.

Le plan d’action proposé pour le dépistage est basé sur les meilleures données probantes disponibles [1] et sur les recommandations produites par un groupe d’experts québécois dans le cadre du projet PERSPECTIVE (2013-2017) [2]. Les recommandations du MSSS concernant l’IRM mammaire en dépistage ont aussi été prises en compte [3]. 

Le dépistage adapté au risque n’est pas nouveau. Dans la pratique courante, les femmes avec une histoire familiale importante ou présentant une mutation génétique, les femmes ayant été identifiées avec un cancer du sein ou une lésion augmentant le risque de cancer du sein se voient déjà proposer une modification du dépistage habituel de cancer du sein. Les femmes ayant eu un calcul de risque avec BOADICEA lors d’une consultation en oncogénétique se voient aussi proposer un dépistage adapté à ce risque. [4]

Cliquez ici pour consulter l’arbre de suivi décisionnel qui comprend le plan d’action proposé selon la catégorie de risque dans le cadre de l’étude. 

[1] Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2019). Guide des bonnes pratiques en prévention clinique. http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/prevention-clinique/guide-des-bonnes-pratiques/adultes-theme-cancer-du-sein/
[2] Gagnon, J et al. Recommendations on breast cancer screening and prevention in the context of implementing risk stratification: impending changes to current policies. Curr Oncol. 2016;23(6):e615-e625 (http://dx.doi.org/10.3747/co.23.2961)
[3] Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2016). Recommandations sur l’utilisation de l’imagerie par résonnance magnétique dans le diagnostic et le traitement du cancer du sein et pour la surveillance active chez les femmes à risque. https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2015/15-902-19W.pdf 
[4] Centre des Maladies du sein Deschênes-Fabia. (2021). Lignes directrices de génétique et de dépistage cancer du sein CMS/CHU 2021. http://www.depistagesein.ca/wp-content/uploads/2012/03/Lignes-directrices-de-GENETIQUE-et-de-DEPISTAGE-CANCER-DU-SEIN-CMS_CHU_2021.pdf Lignes-directrices-de-GENETIQUE-et-de-DEPISTAGE-CANCER-DU-SEIN-CMS_CHU_2021.pdf

 

Cette évaluation est basée sur les informations fournies par la patiente. Ces informations peuvent changer au cours du temps. De plus, la présence d’autres problèmes de santé peut avoir une influence pour déterminer la pertinence du dépistage et le planifier, après un processus de décision partagée. Au besoin, utilisez les critères de référence de la clinique de génétique qui dessert votre territoire pour évaluer la pertinence de demander une évaluation en oncogénétique. 

Les outils utilisés pour estimer le risque de cancer du sein ont été développés avec des données provenant majoritairement de femmes d’origine européenne. L’estimation du risque pourrait être moins précise pour les femmes d’une autre origine (par exemple, africaine ou autochtone).

Le risque de votre patiente lui sera communiqué via la plateforme sécurisée PULSAR de l’Université Laval. Pour les femmes ayant un risque élevé de cancer du sein, ces informations seront préalablement communiquées au téléphone par une infirmière du projet de recherche. Toutes les femmes recevront un plan d’action de dépistage adapté à leur catégorie de risque. 

Pour prendre connaissance de l’ensemble des documents liés à la communication du risque, consultez la section Communication du risque.

Oui, le score de risque polygénique (PRS) inclus dans l’évaluation personnalisée du risque de cancer du sein est calculé à partir des variations génétiques communes à faible risque (SNP) et ne prend pas en compte les mutations des gènes rares pouvant avoir un impact majeur sur le risque de cancer du sein (BRCA1/2, CHEK2, PALB2, etc.).

C’est pourquoi, peu importe la catégorie de risque, il peut être pertinent d’en discuter avec votre patiente et de considérer une référence dans un service de génétique si le tableau clinique indique la possibilité d’une telle mutation dans la famille. Il est préférable de référer en priorité une personne de la famille qui a une histoire personnelle de cancer du sein ou de l’ovaire si cela est possible.

Pour plus d’information, consultez la section Quand référer en génétique?

Chaque service de génétique possède ses propres critères de référence. Les critères de référence évoluent au fil du temps, selon les nouvelles connaissances. 

Pour plus d’information, consultez la section Quand référer en génétique?

L’accès à l’IRM peut varier d’un centre à l’autre, mais il ne faut pas y renoncer lorsque recommandée. Les centres d’IRM des deux régions concernées (Capitale-Nationale et Lanaudière) ont été informés du projet. Comme clinicien, si vous pensez que votre patiente pourrait bénéficier d’une IRM, veuillez préciser sur la demande que le risque est d’au moins 25 %.